25 km total 1592,5 km

6 h du matin, nous descendons à la cuisine préparer notre petit déj, alors que le lait chauffe, nous entendons le bruit d'une grosse pluie, ça ne nous coupe pas l'appétit. Le temps de petit-déjeuner, boucler les sacs, la pluie a cessé, nous savons bien que la pluie du matin ne doit pas effrayer le pèlerin.
Le ciel est couvert, nous démarrons notre chemin par une longue montée suivie d'une longue descente pour sortir de la ville. Le chemin est très fréquenté ce matin, beaucoup de pèlerins démarrent à Sarria, dernière ville possédant une gare ferroviaire à plus de 100 km de Santiago, il suffit en effet, de parcourir 100 km à pied ou 200 à vélo pour obtenir sa Compostella à Santiago....
Nous verrons de tout, les tenues vestimentaires deviennent tenues de ville, les baskets sont fantaisies et les sacs à dos comiques par leur taille, mais bref, ils font le chemin....

Le chemin de ce jour pourrait s'appeler le chemin rose, un vrai bonheur de chemin, creux, entre des murets de pierre qui nous rappelle le Quercy, et bordé de digitales à perte de vue, c'est vraiment un beau tableau, avec le vert des feuillages et des herbes, le bleu du ciel, la lumiere du soleil qui a daigné se lever, c'est un rêve de marcher ainsi. Quelques km et

nous passons devant la borne des 100 km, très admirée, très photographiée.
Traversée de hameaux où il y a parfois seulement une ferme, pas très riche, beaucoup de bric à brac, du bazar, on dirait chez nous, des petits troupeaux (4 ou 5 vaches) mais d'une extrême maigreur, rien à voir avec nos charolais, pourtant certaines fermes paraisse bien équipées, Jean-Marc compte même 5 tracteurs dans l'une d'elle... Les champs ont l'air de mouchoirs de poche, par contre de très beaux potagers, souvent travaillés par une femme, vêtue comme à l'ancien temps, nous n'imaginions pas la Galice ainsi, presque notre Auvergne profonde.
Notre chemin est vraiment varié, parfois le ruisseau emprunte la chaussée pour lit, les espagnols ont donc aménagé des sortes de trottoirs faits à la manière des gués,

d'un alignement de pierres plates sur le bord du chemin, les "corredoiras", mot cousin de notre corridor.

Après avoir traversé le pont sur le plan d'eau Mino, arrivée à Portomarin que nous traversons pour nous rendre

à l'Albergue municipale Xuntia de Galicia, 110 places, notre dortoir en compte 36, nous occupons 2 places côte à côte en bas, et au-dessus de nous 2 français, Françoise et Dominique, nous sommes les seuls français...
Cuisiner parait difficile,

grande cuisine aménagée, mais tous les placards sont vides, sur le plan de travail, 20 assiettes, 3 poêles, une gamelle qui a du être une cocotte-minute dans une autre vie, et 4 cuillères, pour 110 c'est peut-être un peu juste, la nuitée coûte 3 euros, mais quand même... Le petit bistrot d'à côté fait un menu pèlerin sympa, alors tout va bien, il fait très froid ce soir, pantalon, polaire et chaussettes sont de rigueur, et nous mangerons de la soupe.... 20 h, messe et bénédiction des pèlerins, puis dodo.